mercredi 30 novembre 2016

13èmes rencontres de l'imaginaire (Sèvres)


Bien que je passe tous les ans aux Rencontres de l’imaginaire de Sèvres depuis 2009 (quand même !), j’oublie souvent d’en faire le compte rendu (le dernier remonte d’ailleurs à 2011) car j’oublie une fois sur deux mon appareil photo et je passe souvent plus de temps au restaurant qu’à l’intérieur. Cette année cependant je suis venue mieux préparée, et la présence d’Alys, nouvelle venue qui découvrait pour la première fois les Rencontres m’a aussi poussé à profiter un peu plus du lieu de passer l’après-midi à papoter sur un fauteuil.

Arrivée juste avant midi, j’ai commencé par retrouver Lhisbei et M. Lhisbei à l’intérieur en attendant Alys, Shaya et Tigger Lilly qui étaient à la conférence sur la SF française des origines à 1950 (mon emploi du temps ne m’a malheureusement pas permis d’y assister mais vous pouvez la rattraper ici, merci ActuSF !).

Suite à quoi nous sommes allés comme de coutume manger dans le restaurant asiatique en face où nous avons allègrement papoté jusqu’à 14h et donc raté la conférence suivante (classique). Qu’à cela ne tienne, nous avons visité les expositions à la place : 



Dans les niveaux inférieurs du SEL, nous avons pu apprécier quelques belles couvertures des éditions du Bélial' (avec un gros faible pour ma part pour la couverture du Bifrost consacré à Pierre Pélot, en haut à droite, que j’aurais bien volée pour mettre chez moi).


Plus bas se trouvait l’exposition consacrée à François Baranger. Là encore, c’est un régal pour les yeux, à vous faire regretter d’avoir autant de meubles chez vous qui vous empêche de mettre plus d’affiches sur les murs (mais les bibliothèques ou la déco, il faut choisir !).



Nous avons ensuite voulu voir l’exposition à L’Esc@le mais il y avait dans la salle une conférence–dont nous avions aussi raté le début bien sûr-, du coup nous avons fait une petite expédition à la Médiathèque de Sèvres pour voir l’exposition Pulp Science fiction, l’occasion de découvrir moult couvertures de magazines riches en dinosaures, en services à thé volants et en femmes très légèrement vêtues de préférence.

J’ai beaucoup apprécié, d’autant plus que j’ai également visité un peu la médiathèque qui est dotée d’un fonds de SF, de BD et de livres jeunesse qui donne très envie. J’hésite presque à me prendre une inscription pour pouvoir dévorer des BDs pendant les vacances !


Retour ensuite à l’Esc@le pour voir l’exposition Lohran, un sacré illustrateur également (à ne pas confondre avec le grand Lorhkan par contre !). Et pour le coup il y avait plein de dessins, c’est chouette !

Retour ensuite au SEL où nous avons rempli le quiz (mais seule Alys a gagné malgré le fait que nous avions toutes copié les unes sur les autres) et où j’ai fait « quelques » achats. Je m’étais pourtant promis d’être raisonnable si tôt après les Utopiales mais vu que personne n’a fait d’effort pour me dissuader (Shaya m’a même encouragé), je suis repartie avec 5 livres :


  • Fleurs au creux des ruines - Chloé Chevalier (pour continuer à visiter le Demi-loup)
  • Un pont sur la brume - Kij Johnson (parce que Heure-lumière comme les trois suivants)
  • Le nexus du Docteur Erdmann - Nancy Kress
  • Le choix - Paul McAuley
  • Cookie Monster - Vernor Vinge
  • Horus & cie - Timothée Rey (un nouveau texte d'un de mes auteurs favoris sous prétexte de tester un roman jeunesse pour mes neveux/petits-cousins/etc.)
Pour la petite anecdote, j’étais un peu déçue pour les livres de la collection Une heure-lumière vu que tous les marques pages assortis n’étaient pas disponibles (j’ai juste pu récupérer celui de Un pont sur la brume).

J’ai découvert en rentrant chez moi que j’en avais déjà certains (reçus avec des Bifrost ou ramassés lors d’un festival, allez savoir). En fait je les avais tous sauf un, Cookie Monster… qui est justement celui qu’Alys a trouvé dans le Bifrost qu’elle a acheté à Sèvres et qu’elle m’a gentiment donné. Si ce n’est pas le destin ça !

Autres comptes rendus : Lhisbei 1, Lhisbei 2, Tigger Lilly

lundi 28 novembre 2016

Le retour du roi [nouvelle traduction] – J.R.R. Tolkien


Après m’être jetée sur les deux premiers volumes de la nouvelle traduction (ici et ), j’ai pris mon temps avant de me procurer la conclusion. En effet, une fois cet ultime volume relu, quand trouverais-je un nouveau prétexte pour me replonger dans cette saga qui m’accompagne depuis seize ans ?

Difficile de ne pas répéter pour Le retour du roi ce que j’avais déjà dit pour La Fraternité de l’Anneau et pour Les deux tours : cette nouvelle traduction signée Daniel Lauzon vient considérablement rafraichir et alléger cette grande aventure, la rendant mille fois plus fluide et mille fois plus agréable à lire.

Chose importante également, cette nouvelle traduction colle moins aux mots pour mieux se soucier du rythme, si bien que sous le Tolkien créateur d’univers, on a enfin l’occasion de découvrir le Tolkien écrivain, au style légèrement archaïque mais souvent très chantant (ce qui n’était guère perceptible auparavant à moins de lire en VO).

Voilà un exemple, un passage qui ne m’avait jamais particulièrement marquée mais qui m’a pratiquement sauté au visage lors de ma relecture :
Version anglaise : « He knew in the core of his heart that he was not large enough to bear such a burden, even if such visions were not a mere cheat to betray him. The one small garden of a free gardener was all his need and due, not a garden swollen to a realm ; his own hands to use, not the hands of others to command. »
Traduction de Francis Ledoux : « Il savait au fond de son cœur qu'il n'était pas de taille à porter pareil fardeau, même si de telles visions n'étaient pas un leurre destiné à le tromper. Le seul petit jardin d'un jardinier libre répondait à son besoin et à son dû, et non pas un jardin enflé aux dimensions d'un royaume ; il devait se servir de ses propres mains et non commander à celles des autres. »
Traduction de Daniel Lauzon : « Il savait, en son for intérieur, qu'il n'était pas de taille à supporter un tel fardeau, en supposant que ces visions ne soient pas un simple leurre. Un tout petit jardin, celui d'un jardinier libre, tel était son unique besoin et son seul dû, non un jardin érigé en royaume ; travailler de ses propres mains et non commander celles des autres. »
La retraduction des noms fera bien sûr toujours débat (preuve que tout n’était pas à jeter dans la traduction de Francis Ledoux, bien au contraire), mais elle a le mérite de respecter les consignes de Tolkien, et au final c’est un prix fort faible à payer pour un formidable travail d’harmonisation qui évite notamment de voir des personnages changer de nom entre Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux.

C’est donc avec un grand plaisir que j’ai pour ma part revécu le siège de Minas Tirith, la chevauchée des Rohirrim et la traversée du Mordor par Frodo et Sam. J’ai été une fois de plus emportée par le caractère épique de cette aventure (qui n’est jamais que la partie émergée de l’iceberg, l’infime conclusion de l’immense saga de la Terre du Milieu imaginée par Tolkien) mais aussi par ses moments parfois intimistes et paisibles, qui ne font pas forcément dans la surenchère de batailles (elles sont d’ailleurs fort brèves quand on les compare à celles de l’adaptation de Peter Jackson !).

Une fois l’histoire close, on peut également profiter d’appendices remis à jour (et harmonisés, je l’ignorais jusque-là mais ils n’ont pas été traduits par Francis Ledoux) qui permettent d’avoir un aperçu rapide mais néanmoins fort dense de tout l’univers derrière Le Seigneur des Anneaux. Il y a juste une jolie bourde graphique sur l’arbre généalogique de Sam mais j’imagine que cela sera corrigé pour les éditions ou tirages futurs.

Comme les tomes précédents, cette nouvelle traduction vient également avec son lot d’illustrations signées Alan Lee (toujours aussi belles) et ses cartes très pratiques pour suivre l’action. Je regrette toujours un peu que le milieu de la carte générale soit toujours difficilement lisible sans casser le dos du livre, mais comme il y a la carte détaillée du Gondor dans ce tome-ci, cela gêne moins.

Voilà pour le tour de cette nouvelle édition. Je ne vous ai pas vraiment parlé de l’histoire mais si vous voulez en savoir plus à ce sujet, je vous renvoie à un article précédent où je chroniquais la version anglaise.

Reste à répondre à la question que vous vous posez sans doute, à savoir est-ce que cette nouvelle traduction en vaut vraiment la peine, surtout quand on a déjà une ou deux éditions différentes chez soi ?

Pour les fans (comme moi quoi !), je pense qu’elle est indispensable, tout simplement, parce qu’on a enfin l’occasion de lire un texte unifié du Hobbit au Retour du Roi où l’on découvre et redécouvre des tas de choses.

Pour quelqu’un qui n’a jamais lu l’œuvre parce qu’il trouvait le style difficilement accessible, c’est je pense l’occasion rêvée de s’y mettre (et si ça ne passe pas avec la nouvelle traduction, ma foi au moins vous aurez tout essayé !).

Et pour toutes les personnes à mi-chemin entre le fan et le novice, c’est à vous de voir. A l’heure actuelle c’est une lecture qui demande un certain investissement (60 euros en papier, pas beaucoup moins en numérique hélas) mais qui peut avoir son intérêt si on n’avait pas d’édition illustrée ou si on a envie de faire une belle relecture. Mais on peut toujours attendre la sortie d’une belle intégrale ou le passage en poche (ce qui devrait arriver également à terme).

Pour ma part j’espère que maintenant que cet énorme chantier est achevé, on va pouvoir savourer soit la suite de l’Histoire de la Terre du Milieu, soit une version révisée du Silmarillion (entre deux parutions de textes inédits bien sûr !).

CITRIQ

vendredi 25 novembre 2016

L’ensorceleuse de Pointe-Lévy (Le crépuscule des arcanes 1) – Sébastien Chartrand


Lors de l’édition 2015 des Utopiales, j’avais reçu des éditions Alire quelques livres et revues, parmi lesquels L'ensorceleuse de Pointe-Lévy, un roman de Sébastien Chartrand, accessoirement premier tome d’une trilogie de fantasy. Comme souvent avec les livres arrivés de façon imprévue dans ma PàL, il a un peu pris la poussière, ce que je regrette d’ailleurs car il s’est révélé une excellente surprise.

Dans la province du Bas-Canada (merci Wikipédia pour savoir à quoi cela correspond), au XIXe siècle, Faustin est le neveu d’un curé un peu particulier qui utilise la religion pour dissimuler ses activités d’arcaniste (il est magicien quoi !). Suite à un mystérieux cambriolage qui implique l’utilisation de magie, notre jeune héros est envoyé par son oncle chercher la fille du maire… qui vient d’être enlevée. Ainsi commence un périple à travers un Canada peuplé de créatures fantastiques qui va sérieusement bouleverser la vision du monde de Faustin.

Le moins qu’on puisse dire avec L'ensorceleuse de Pointe-Lévy, c’est que son univers est dépaysant. Je connais tellement mal cette région (et encore moins son histoire) si bien j’ai eu du mal à la lecture pour démêler le vrai du faux (au contraire d’un lecteur québécois qui savourera les références à n’en point douter), d’autant plus que l’auteur mélange allègrement faits historiques et fiction.

L’intrigue a un petit côté classique avec sa « quête » et sa compagnie pour le moins hétéroclite de héros, mais on apprécie très facilement la promenade à cause du côté un peu « Monsieur tout-le-monde » du héros. Faustin a souvent du mal à surmonter la peur, la douleur ou même à accepter tout ce qu’il voit (bien qu’il soit formé à l’utilisation des arcanes), ce qui le rend assez proche de nous.

J’ai bien apprécié également tout l’univers créé par l’auteur avec différentes magies, différentes façons de voir le monde (entre les Indiens et les occidentaux) et tout un bestiaire de créatures inspirées j’imagine des légendes locales qui peuvent être étranges ou horrifiantes.

Du coup la sauce prend très vite, et avant même que je comprenne ce qu’il m’arrive, j’étais en train de dévorer ce roman, pressée d’en savoir plus sur les Danseurs et l’Etranger entre autres choses. Avec son univers qui mélange avec brio histoire et fiction et son héros plutôt attachant, L’ensorceleuse de Pointe-Lévy se révèle donc une lecture très plaisante et plutôt rafraichissante si on a envie de visiter d’autres contrées.

L’histoire se suffit pratiquement à elle-même (on ne termine pas sur un cliffhanger), mais avec les évènements des dernières pages, je serais tout de même curieuse de savoir ce qu’il advient de Faustin par la suite. Je jetterais donc sûrement un œil un jour aux deux tomes suivants du Crépuscule des arcanes

CITRIQ


Item 2 : Lire une oeuvre de SF ou Fantasy ou Fantastique (SFFF) francophone mais non française

mercredi 23 novembre 2016

Les animaux fantastiques – David Yates


Les films Harry Potter et moi, ça n’a jamais été une grande histoire d’amour (au grand désespoir de M. Vert qui ne comprend pas que je puisse adorer les livres et passer complètement à côté des films). L’idée de faire trois films supplémentaires autour des Animaux fantastiques, un petit livre de moins de 100 pages, ne m’enchantait pas non plus (ne parlons même pas de cinq !). Du coup c’est sans aucune attente que je suis allée voir ce film (mais le jour de la sortie et en compagnie d’amis de Poudlard.org, on ne se refait pas !).


Mais je ne ferais pas durer le suspense plus longtemps, ça a été une magnifique surprise. Les animaux fantastiques, c’est tout simplement LE film qui vient de me réconcilier avec Harry Potter au cinéma. Cet article sera sans spoiler (non sans mal). Cependant si vous n’avez pas vu le film, méfiez-vous tout de même des commentaires au cas où !

Donnons quand même le cadre général, qui ne vous apprendra rien que la bande-annonce ne vous a pas montré. Durant l’année 1926, un passionné de magizoologie qui répond au doux nom de Newt Scamander (ou Norbert Dragonneau si vous préférez la VF) débarque à New York avec une valise pleine de surprises. Combien de temps lui faudra-t-il pour être plonger dans les ennuis ? Univers Harry Potter oblige, cela arrive très vite !


Cela ne m’a pas pris longtemps pour tomber sous le charme de ce film. Difficile en effet de résister à ce Newt Scamander qui réussit à être aussi brillant qu’inapte socialement (Matt Smith a été envisagé pour le rôle, ça vous surprend ?). Difficile également de ne pas être émerveillé lorsqu’on découvre le New York magique des années 30. Difficile enfin de ne pas se sentir comme chez soi dans cette histoire qui combine sujets sérieux et humour, petits détails à remarquer pour les fans et grands moments à savourer…

C’est un peu comme de retourner dans sa maison d’enfance, à ceci près que sa maison d’enfance a grandi en même temps que nous : après quelques notes de musique familières, on a vite fait de réaliser que l’atmosphère comme le schéma narratif ont changé. Même le ton a évolué et se veut plus adulte. J’ai d’ailleurs pris conscience que bien que Harry Potter ait toujours traité de sujets sérieux, jusque-là il le faisait d’un point de vue finalement assez « enfantin ».


En fait c’est comme si se libérer des livres avait fait du bien à l’univers : comme Les animaux fantastiques est une histoire originale, le spectateur a le plaisir de la découverte et n’est pas frustré par les coupes ou les changements (surtout quand c’est un livre auquel on porte assez naturellement un grand attachement).

Du côté de l’écriture comme de la réalisation, tout le monde a bien plus de marge de manœuvre, ce qui permet de partir dans une direction très différente. Même si le film n’échappe pas à quelques clichés des blockbusters, il y a tellement de bonnes choses dans ce film qu’on les pardonne facilement.


Déjà le héros, Newt Scamander est un Poufsouffle, ce qui est absolument extraordinaire. Certes on avait déjà eu Cédric Diggory mais il restait un personnage secondaire. Pour une fois la maison des laissés pour compte (dans un des livres on apprend tout de même qu’elle accueille tous ceux dont ne veulent pas les autres fondateurs) est mise à l’honneur. Et mine de rien ça a son importance !

De manière générale, ce sont de toute façon tous les personnages que j’ai trouvé bons (à part peut-être Colin Farell qui m’a semblé un peu transparent), avec une mention spéciale au side-kick comique qui n’a aucun mal à transcender son rôle.


Les visuels sont également époustouflants. Le New York d’époque, superbement reconstitué, avec quelques lieux magiques de toute beauté. Certes on perd un peu le délicieux charme anglais des premiers films (il manque parfois un peu) mais ce qu’on a à la place compense largement.

Du côté du nerf de la guerre du film, à savoir le bestiaire, c’est également un véritable régal pour les yeux. Je ne vous citerais pas toutes les créatures présentes (spoiler !) mais j’ai été sidérée du rendu, d’autant plus qu’on les reconnaît bien lorsqu’on a lu le petit livre à leur sujet.


La musique fait également un formidable travail de fond pour nous immerger dans l’univers. Composée par James Newton Howard, elle sait être selon les besoins du film magique ou épique, tout en glissant ici et là quelques références sonores. Et les petits passages jazzy ici et là s’intègrent à merveille.

Enfin, le film fourmille de petits détails qui raviront les fans (dont certains n’apparaissent que lors d’un deuxième visionnage). Entre quelques noms glissés au détour d’une conversation et quelques créatures non nommées mais fort reconnaissables par les experts, les fans peuvent savourer encore plus leur séance sans que cela nuise à la compréhension générale de l’intrigue.


Bref à tout point de vue, cette extension d’univers est une vraie réussite (je vous renvoie d’ailleurs à l’excellente vidéo du Fossoyeur de films à son sujet qui résume fort bien ses bons points). Si vous ne l’avez pas encore vu, vous pouvez courir le voir, que vous soyez fan ultime ou juste connaisseur de l’univers, vous devriez passer un bon moment, en 2D ou en 3D (elle n’est pas mauvaise même si comme toujours elle ne rend pas le film meilleur).

lundi 21 novembre 2016

Philip K. Dick goes to Hollywood – Léo Henry


L’an dernier aux Utopiales, j’ai fait l’acquisition de ce recueil de nouvelles de Léo Henry qui était offert pour l’achat de deux livres ActuSF. Sa lecture est tombée à point nommé lorsque je me cherchais quelque chose de court et de prenant à lire.

Philip K. Dick goes to Hollywood se compose de cinq nouvelles de taille variable qui ont toutes pour point commun de jouer avec l’uchronie en réécrivant l’histoire de personnalités réelles ou fictionnelles de telle façon qu’on a parfois du mal à démêler le vrai du faux, comme vous allez le voir.

Philip Goes to Hollywood, met en scène comme son titre l’indique un Philip K. Dick qui n’est pas mort en 1982 et qui échange une correspondance très fournie avec le réalisateur de l’adaptation en film des Androïdes rêvent-ils de moutons électriques… un certain David Lynch. Le résultat est délirant à souhait et délicieux à lire, à condition de capter toutes les références (j’étais bien contente d’avoir vu Twin Peaks pour identifier certaines d’entre elles).

Meet the Beätles ! est une autre histoire alternative où le destin des Beatles est grandement modifié par la mort de Paul McCartney et l’arrivée de Lemmy Kilmister au sein du groupe. Même en étant une bille en rock (j’ai dû rater 90 % des références), je dois dire que la lecture de cet étrange article journalistique déstructuré est jouissive.

La nouvelle Les Règles de la nuit s’intéresse aux réalisateurs Dziga Vertov et Jean Vigo qui créent le film ultime du cinéma. Intéressant même s’il me manquait certainement par mal de clés de lecture.

Je connaissais déjà Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer de l’anthologie 2014 des Utopiales. Cette biographie fictive du joueur d’échecs est sympathique, surtout qu’on a bien du mal à démêler le vrai du faux.

Enfin, No se puede vivir sin amar est une courte pastille qui nous offre l’occasion de rencontrer un mythique personnage imaginaire. Je n'en dirais pas plus, sinon que c’est un texte encore une fois assez savoureux.

Ces cinq nouvelles sont complétées par une interview sans queue ni tête réalisée par Karim Berrouka (j’ai rien compris mais c’était rigolo, c’était le but non ?) et un Abécédaire d’ActuSF fort instructif sur l’histoire de la maison d’édition.

Bref pour un recueil offert, on n’est vraiment pas volé : les nouvelles de Léo Henry sont toutes de chouettes textes aussi délicieux qu’érudits. Je mettrais juste un bémol sur le caractère ultra référencé des nouvelles. C'est un peu le défaut de toutes les qualités de ces textes, ils sont jouissifs si on voit de quoi parle l'auteur, mais peuvent également laisser leur lecteur complètement sur le carreau.

samedi 19 novembre 2016

Utopiales 2016 – Jour 3


La dernière journée est passée à la vitesse de l’éclair. Je voulais assister à la conférence sur les 20 ans du Bélial’ à 10h (à écouter ici) mais j’ai préféré emmené M. Vert sur Mars grâce à l’exposition V2RPlanets, où on a pu s’amuser avec un casque de réalité virtuelle et visiter certains lieux de la planète. Je l’avais déjà fait l’an dernier mais l’expérience reste toujours aussi étonnante, surtout quand on sait qu’on nous présente des prises de vue réelles.


Nous sommes ensuite allés à la librairie et au stand ActuSF faire nos emplettes. C’est là où ça devient confus. M. Vert a acheté des livres pour me les offrir, j’en ai acheté pour les lui offrir, et puis il a aussi pris des livres pour lui (que je lirais peut-être) et j’ai pris des livres pour moi (qu’il lira peut-être), du coup on ne sait plus trop où on est, sauf sur un seul point : nous avons immédiatement déchargé le butin dans notre voiture pour soulager notre dos !



Nous avons ensuite capté en route la Rencontre avec Thibault Damour menée par Roland Lehoucq (un extrait ici). Je n’ai pas tout suivi (j’étais occupée à remettre de l’ordre dans mes notes) mais l’enthousiasme de ces deux physiciens avait quelque chose de contagieux. Et il y avait une photo de jelly à un moment. Et ils ont parlé de l’importance de la SF qui garde vivante le message philosophique d’Einstein quand même !

A 12h, nous sommes allés écouter la conférence Mécanismes de la science-fiction masculine, confortablement installés dans un canapé sur le côté de la scène Hetzel (excellente idée ces canapés !). Le sujet était fort intéressant et les intervenantes survoltées (le modérateur n’a pas eu grand-chose à faire), je ne me suis pas ennuyée une minute. je vous recommande fortement de la rattraper à l’occasion (à écouter ici).

J’ai ensuite fait un rapide tour à la librairie pour obtenir une dernière dédicace sur l’anthologie, celle de Catherine Dufour. Et j’ai acheté l’affiche du festival (qui fait des merveilles dans nos toilettes, c’est presque le même bleu que les carreaux de faïence !).


Nous avons ensuite quitté les Utopiales pour aller rendre visite aux Machines de l’île (on reste dans le thème donc). L’éléphant est toujours aussi impressionnant et le futur arbre aux hérons est toujours aussi prometteur.


Nous n’avons pas eu le temps de pousser jusqu’au Carrousel des monstres marins mais ce sera pour une autre année, la route du retour nous attendant.

BILAN DES COURSES


  • 4,5 conférences suivies
  • 1 film vu ;
  • 6 livres achetés pour moi (et 5 pour les offrir) ;
  • Une anthologie presque entièrement dédicacée (il ne me manque que Gérard Klein, Ménéas Marphil et Jean Pettigrew) ;
  • Trop peu de temps pour parler aux copains hélas ;
  • Un M. Vert qui a bien apprécié sa visite (mais qui aurait comme moi aimer avoir trois jours de congé en plus pour s’en remettre)
Voilà pour cette année, rendez-vous l’année prochaine !

D’autres comptes rendus :

jeudi 17 novembre 2016

Utopiales 2016 – Jour 2


Après une première journée bien remplie, nous aurions pu faire la grasse matinée mais passage à l’heure d’hiver oblige, nous étions dans la place de bonne heure. M. Vert et moi avons donc été de bons élèves : à 10h, nous étions à la conférence Vol spatial et science-fiction. Un sujet fort accrocheur qui s’est révélé intéressant, évoquant certains des grands vaisseaux de la SF tout en parlant des contraintes du voyage spatial (mode de propulsion, vie dans l’espace). A rattraper ici.

A 11H, nous sommes ensuite allés à la remise du prix Planète-SF, qui comprenait cette année une petite surprise : profitant de la présence de Paolo Bacigalupi sur le festival, le jury lui a remis son trophée (pour le prix qu’il avait reçu en 2012).



Le prix de cette année a quant à lui été remis au roman Les Nefs de Pangée de Christian Chavassieux, ce qui m’a fait très plaisir vu que c’était mon favori parmi les lauréats (d’ailleurs il va falloir que je lise Mausolées maintenant).

Plutôt que d’enchaîner sur la Rencontre avec Alan Turing, nous sommes ensuite allés visiter les différentes expositions :



Science Machina : une exploration sympathique des recherches du CEA et de l’Inserm, avec des mises en BD sympathiques. Nous avons eu l’occasion de tomber sur Nathalie Besson (encore elle, je crois que M. Vert a flashé sur elle !) qui nous a expliqué le fonctionnement du collisionneur.


Bajram : comme toujours avec ce genre d’exposition, c’est super impressionnant et cela donne très envie de lire toute son œuvre (M. Vert a failli craquer pour Universal War One d’ailleurs)


Metaquine : Exposition accompagnant un roman dont je n’avais presque pas entendu parler (malgré son succès si je me fie à la foule lors des séances de dédicaces), j’ai trouvé la démarche captivante et là encore j’ai eu envie de découvrir le livre… mais la librairie a été dépassée par son succès, le dernier jour il n’y avait plus que le tome 2 !


Et puis il y avait aussi le coin des Jeux vidéo (images très belles mais trop de monde pour pouvoir tester les jeux), l’exposition Masse (très drôle) et La petite bédéthèque des savoirs (qui donne envie de s’offrir toute la série).


Nous avons terminé avec les Prototypes du Grand Napotakeu, un ensemble résolument étrange (voir complètement barré) mais avec de chouettes installations. Et on a croisé le robot Pepper dans les parages, c’était sympathique et intéressant de voir à quel point simuler des mouvements de tête ou de corps suffit à humaniser un robot.


Après avoir obtenu la signature d’Olivier Cotte sur le Dark Vador vs. Monsieur Spock (bon ok je compte quand même le lire avant de l’offrir, vous avez gagné !), nous avons filé faire la queue pour une séance de cinéma (oui j’ai enfin franchi le pas, je suis allée voir un film cette année !).

Nous sommes donc allés voir Cronos, le tout premier film de Guillermo del Toro. J’ai trouvé fort sympathique cette histoire fantastique autour de la question de l'immortalité. On retrouve déjà quelques obsessions du réalisateur, et le grand âge comme le petit budget lui confèrent une patine particulière.


Retour à la librairie ensuite pour glaner les dédicaces d’Estelle Faye et d’Ugo Bellagamba sur l’anthologie, avant de faire signer mon Club Uranium à Stéphane Przybylski (j’en ai profité pour militer pour un résumé avant la sortie du tome 4 !).

Petite balade au sous-sol ensuite, où nous avons bavé sur quelques beaux objets (M. Vert a fait quelques emplettes mais je ne suis au courant de rien) et sur tout un tas de jeux (j’ai découvert d’ailleurs qu’il existait un Carcassonne Star Wars !).


Cela a failli nous mettre en retard pour le cours du soir de Roland Lehoucq sur le sujet Energie et SF. C’était comme il se doit à la fois didactique et drôle (je ne verrais plus jamais cette scène de l’épisode I de Star Wars où Qui-Gon ouvre une porte avec son sabre-laser de la même façon), tout en soulevant des problématiques intéressantes sur les réserves énergétiques de la planète (c’est d’ailleurs la conférence où j’ai pris le plus de notes).

La journée s’est terminée avec la remise du prix Julia Verlanger à Karim Berrouka et par un resto entre membres du Planète-SF, après quoi je me suis effondrée car même si je n’avais acheté aucun livre, j’en avais trainé trois toute la journée dans mon sac, et ça pèse !

A suivre...

mardi 15 novembre 2016

Utopiales 2016 – Jour 1


Les années se suivent et ne se ressemblent pas, mais une constante demeure : les quelques jours passés aux Utopiales à la fin du mois d’octobre, l’occasion unique de baigner dans la science-fiction du matin au soir et d’échanger à ce sujet sans avoir l’impression d’être un extra-terrestre.

Cette année il y avait cependant du changement. Tout d’abord le festival ouvrait ses portes le samedi et non le jeudi, autant dire que la foule était au rendez-vous les deux premiers jours, au contraire des années précédentes.

Ensuite au lieu de venir tranquillement en train, j’étais en voiture (et même au volant pour une partie du trajet !), ce qui est plus économique quand on embarque des copines blogueuses et offre plus de souplesse au niveau des horaires et du poids maximum de livres autorisé mais qui a un inconvénient : la fatigue.

Du coup c’est complètement endormie que j’ai débarqué aux Utopiales cette année le samedi à midi, et impressionnée par la foule déjà présente en ce premier jour (ça ne m’étonne pas que le festival ait attiré 82 000 visiteurs), j’ai mis un peu de temps à retrouver mes marques.


Dans ces cas-là, la meilleure solution est encore de revenir aux fondamentaux : les livres ! Les premières étapes à l’arrivée (outre le bar de Mme Spock pour se restaurer) ont donc été :

- Le bouquiniste du sous-sol où j’ai fait l’emplette d’un Livre d’or de la SF sur Robert Heinlein (oui j’ai été très raisonnable)
- La librairie pour apprécier l’odeur des livres neufs et faire les premiers repérages
- Le stand ActuSF pour acheter l’anthologie des Utopiales.

C’est à peu près à ce moment-là que j’ai commencé à me laisser aller d’ailleurs. J’avais entendu parler de Fidèle à son pas balancé, le nouveau recueil de Sylvie Lainé regroupant l’ensemble de ses textes mais je n’avais pas spécialement prévu de l’acheter (sinon pour faire un joli cadeau) vu que j’avais déjà ses précédents livres.


Sauf que l’objet-livre étant de toute beauté, j’ai prétexté la présence de quelques inédits pour craquer complètement et en acheter deux exemplaires. Un pour offrir et un pour me l’offrir. Voilà qui commence bien, non ? D’ailleurs cerise sur le gâteau, ils ont été dédicacés directement par Sylvie Lainé qui passait par le stand.

J’avais normalement prévu un certain nombre de conférences dans l’après-midi, mais comme j’avais toujours le cerveau un peu dans le brouillard j’ai laissé Monsieur Vert aller assister à la rencontre avec Nathalie Besson et j’ai préféré aller errer à la librairie et me livrer à mon activité favorite : la chasse à la dédicace sur mon anthologie.


J’ai donc été à la rencontre de Paolo Bacigalupi, de Karim Berrouka, d’Ann Leckie, de Raphaël Granier de Cassagnac et de Lev Grossman. Que des gens dont je dois explorer la bibliographie, encore de belles années de lecture en perspective !

Je suis aussi allée papoter avec Danielle Martinigol de son roman Les Oubliés de Vulcain que j’avais offert à mon filleul, de sa potentielle adaptation en film/série et du château de Guédelon qui sert de cadre à sa nouvelle série jeunesse.


Après quoi j’ai été raisonnable, je suis allée à une conférence à 16h : Figures de l’inventeur dans l’imaginaire contemporain. Je n’ai pas tout suivi parce que les débats partaient parfois dans tous les sens (de la figure du savant solitaire à l’ancienne au chercheur moderne qui ne travaille plus qu’en équipe) mais j’ai bien apprécié l’ensemble, d’autant plus que les différents intervenants avaient bossé leur sujet. Vous pouvez la rattraper ici.

Retour ensuite à la librairie où j’ai fait l’acquisition de Dark Vador vs. Monsieur Spock (c’est pour l’offrir) que j’ai fait signer par Jeanne A. Debats. J’ai également croisé en passant Olivier Gechter qui m’a promis la suite du Baron noir pour l’année prochaine chez un nouvel éditeur (avec une réédition des épisodes précédents en prime, ça va encore doublonner ma bibliothèque mais c’est pour la bonne cause).

J’ai terminé la journée devant les Discours inauguraux (très officiels comme il se doit mais c’était assez marrant de suivre la transcription en langue des signes) et par la présentation de l’affiche du festival par Bajram (intéressant et impressionnant) avant de rentrer dans notre gîte pour un repas au calme et un repos bien mérité (sur un canapé qui grince mais ça c’est une autre histoire !).


dimanche 13 novembre 2016

Les pierres qui pleurent (Aventures à Guédelon 1) – Danielle Martinigol


En rentrant des Utopiales (le compte rendu arrive, promis), j’ai traversé une belle période de panne de lecture. Du coup pour essayer de la contrer, je me suis lancée dans un court roman jeunesse que j’avais ramené de Nantes pour mes neveux/petits-cousins/et autres variantes, Les pierres qui pleurent (oui je teste toujours ce que j’offre aux enfants !).

J’avais déjà lu Les oubliés de Vulcain de Danielle Martinigol (un excellent roman de SF jeunesse), et j’ai tout de suite été attirée par le cadre de ce roman, le château en construction de Guédelon, que j’ai visité l’année dernière. Le résumé qui promettait un voyage dans le temps était également fort aguicheur.

Dans ce lieu qui n’a pas son pareil pour faire tourner son imagination à plein régime, l’auteure donc met en scène un groupe d’enfants (façon Club des cinq, il ne manque que Dagobert) qui passent leurs vacances autour du chantier, et qui se retrouvent confrontés à de mystérieuses « pierres qui pleurent ». Bien évidemment, il y a des raisons pour cela, et il y a même un chat impliqué dans l’affaire, mais je ne vous en dit pas plus, à vous de le découvrir !

J’ai trouvé le début du roman extrêmement laborieux, sans doute parce que j’avais oublié à quoi ressemblait un vrai roman jeunesse (pas les young adult mais pour des enfants de 8 ans) avec un langage très simple (voir très familier) qui côtoie étrangement des termes techniques médiévaux tous explicités en note de bas de page (ça a un petit côté J’aime lire !).

Mais une fois habituée, j’ai dévoré les cent cinquante pages de ce roman qui sans être une révélation au niveau de l’intrigue, offre une excellente promenade autour du thème de la construction médiévale. C’est un texte très accessible pour les plus jeunes, qui sait être prenant et ludique à la fois. Il parlera forcément plus à ceux qui ont visité le château, mais je ne doute pas que les autres n'auront qu’une envie après avoir terminé leur lecture : se rendre sur place pour visiter les lieux servant de décor au roman !

Si vous cherchez une idée cadeau pour un jeune lecteur intéressé par les châteaux forts, vous savez désormais quoi lui acheter…

CITRIQ

jeudi 10 novembre 2016

Le sentiment du fer – Jean-Philippe Jaworski


J’aurais dû normalement commencer à poster mon compte rendu des Utopiales, mais je n’ai pas encore terminé la partie illustrations. En attendant je reprends mes chroniques de lecture en commençant par un sympathique recueil de nouvelles de Jean-Philippe Jaworski.

Sorti l’année dernière, j’ai d’abord entendu parler du Sentiment de fer à cause de ses bourdes éditoriales diverses qui je l’espère ont été réglées lors d’un nouveau tirage. Réglons donc tout de suite la question. Plus que l’oubli du sommaire ou l’erreur dans la date de dépôt légal (reprise du coup à la BNF !), c’est surtout l’absence totale de mention de première publication des nouvelles qui m’a déçue, d’autant plus qu’elle donne une impression trompeuse d’inédit (alors que ce n’est pas le cas).

Passons maintenant aux bonnes choses, à savoir les nouvelles en elles-mêmes. Au nombre de cinq, elles ont pour la plupart été publiées précédemment dans des anthologies des Imaginales (cela se devine quand on voit les thématiques), et partagent toutes un point commun : elles se déroulent dans le Vieux Royaume, l’univers de Janua Vera et de Gagner la guerre.

La première, Le sentiment du fer, met en scène un cambriolage avec une inventivité que n’aurait pas renié ce cher Benvenuto Gesufal, autant dire qu’on se régale.

On enchaîne ensuite sur L’Elfe et les égorgeurs, dont le titre suffit à résumer l’histoire. J’ai bien aimé ce texte qui nous plonge dans une atmosphère sinistre étrangement égayée par un elfe ménestrel.

Je connaissais déjà Profanation de l’anthologie Les coups de cœur des imaginales, ce qui ne m’a pas empêché de relire avec plaisir ce témoignage d’un pilleur de cadavres dégoulinant d’humour noir.

Avec Désolation, l'auteur s'amuse à revisiter les mines de la Moria et la Désolation de Smaug à sa façon. Bien que j’ai eu du mal à en venir à bout (ma faute cependant, pas celle du livre !), j'ai néanmoins apprécié cette version alternative très prenante.

Le recueil se referme avec La Troisième hypostase, qui met en scène un personnage féminin, pour changer un peu ! L'ambiance est intéressante mais il y a une masse d’éléments qui appellent à des éclaircissements, si bien que je ne suis pas sûre d’avoir tout suivi. Si Jean-Philippe Jaworski envisage d’étendre un peu son univers du Vieux Royaume, merci de commencer par là pour m’apporter quelques réponses !

Voilà pour le petit tour d’horizon des nouvelles. Je ne vous apprendrais rien en vous disant que toutes sont extrêmement bien écrites, avec un vocabulaire très riche qui donne une incroyable saveur aux textes (mais me fait regretter parfois de ne pas avoir un dictionnaire avec moi !). Autant dire qu’on se régale à la lecture, et on apprécie de visiter une fois encore l’univers du Vieux Royaume.

Cependant si vous vous lancez dans l’aventure, je vous conseille de picorer ces textes, car l’absence de liens rend difficile leur enchaînement (ne me demandez pas pourquoi cela ne me gênait pas dans Janua Vera alors que ça me dérange ici, cela doit dépendre des thématiques ou des styles d'écriture !).

CITRIQ

mercredi 2 novembre 2016

Recueil factice - Octobre 2016

Pfiou quel mois d’octobre ! Moi qui pensais avancer plein de choses, j’ai à peine réussir à faire quelques lectures (alors ne parlons même pas de sorties au cinéma ou d’avancer dans un jeu vidéo). Heureusement, quelques jours aux Utopiales en fin de mois, rien de tel pour (ne pas) se reposer !



LIVRES


6 mois n°12, automne 2016 : Iran, les vents contraires
La bibliothèque où je travaille est abonnée à un grand nombre de revues, et à force de les dépouiller pour alimenter la revue de presse, j'ai pris goût à certaines d'entre elles, si bien que je me demande souvent si je continuerais à les lire le jour où je changerais de poste et que je n'y aurais plus accès. S'il y en a bien une à laquelle je m'abonnerai un jour, c'est 6 mois, un mook (à mi-chemin entre le magazine et le livre donc) consacré à la photographie, qui m'épate à chaque fois avec ses superbes reportages qui permettent de voir le monde au plus près des gens, et loin du tapage médiatique généralement. Ce numéro ne fait pas exception avec son superbe triptyque sur l'Iran qui donne à voir un pays très complexe, et le reportage "Mon père, ce touriste" qui interroge sur le tourisme sexuel en Asie du Sud-Est de façon très différente.

Wild cards (anthologie)
Un univers super-héroïque sympathique : Chronique

Royaume de vent et de colères – Jean-Laurent Del Socorro
Un court roman choral dans un très beau cadre historique  Chronique complète

Kirinyaga – Mike Resnick
Un classique à découvrir avec son utopie et ses mythes africains : Chronique complète

Les légions de poussière – Brandon Sanderson
Un roman jeunesse prenant dans un univers original : Chronique complète

Superposition – David Walton
Un thriller pas banal basé sur la physique quantique : Chronique complète



FILMS


Le Parrain 2 – Francis Ford Coppola
Après un premier film magistral, Le Parrain 2 poursuit l'histoire de Michael Corleone et réussit à faire aussi bien que son prédécesseur. Encore une fois le film est long (3h25 !) mais ne donne aucune impression de longueur. Il prend par contre son temps, une notion que ne maîtrise plus toujours le cinéma aujourd'hui. Je me suis un peu égarée parfois dans les protagonistes (j'aurais dû regarder les deux films d'affilé) mais j'ai néanmoins été fascinée par les personnages, l'ambiance, l'étrange ironie du sort (le passage à Cuba) et les flashbacks sur Don Vito Corleone, superbement mis en scènes. Un sacré film qui mérite bien son statut de film culte.

Rencontres du troisième type – Steven Spielberg
Suite à un concert de musique de John Williams (voir plus bas), j'ai décidé de rattraper ce classique de la SF que je n'avais encore jamais vu. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre mais j'ai été à la fois surprise et bluffée. Surprise par cette histoire de rencontre au final plutôt paisible (aucune explosion n'est à déplorer pendant le film) dont les nombreux mystères sans à peine expliqués Pourtant on en ressent nulle frustration, et encore aujourd’hui on peut être bluffé par les images, qui devaient très certainement en mettre plein les yeux au cinéma à l’époque de sa sortie.

Twin Peaks : Fire walk with me – David Lynch
Conclusion cinématographique de Twin Peaks (jusqu'à qu'arrive la 3e saison), Twin Peaks : Fire walk with me est une sorte de prequel qui raconte l'enquête sur le meurtre de Teresa Banks et les derniers jours de la vie de Laura Palmer. Ce film s'inscrit dans la droite lignée de la fin de la saison 2 : on n'y comprend rien ou presque ! J'ai cru comprendre que le film avait subi de nombreuses coupes, sans parler des acteurs qui ont dû être remplacés pour certains, mais tant bien même, l'ensemble m'a semblé fort brouillon. Il y a quelques belles scènes et il est plutôt agréable de suivre Laura Palmer en vie pour une fois, mais j'ai trouvé l'ensemble un peu laborieux et pas vraiment satisfaisant.



SORTIES


Concert John Williams par l’Orchestre Colonne
J'avais déjà vu il y a quelques années un concert de l'orchestre Colonne consacré à la musique de John Williams, mais je voulais en faire profiter M. Vert (et en profiter moi-même par la même occasion). La programmation comprenait les œuvres attendues (Star Wars, Harry Potter, Superman) et quelques jolies surprises (notamment Le Terminal, très léger mais sacré exercice pour le clarinettiste et l'ébouriffant E.T.). Comme d'habitude c'est un excellent moment : la musique est fort belle (à part la partie percussions qui avait parfois tendance à écraser le reste) et j'apprécie beaucoup le chef d'orchestre, Laurent Petitgirard, qui prend toujours la peine de présenter les morceaux avec beaucoup d'humour (mais aussi en donnant quelques clés d'écoute).

La légendaire et presque authentique histoire de France du bouffon
Ce one man show (avec quelques complices en coulisses) revisite l'histoire de France de la préhistoire à la révolution française avec beaucoup d'humour et des changements de costume étonnants, dans un décor très adaptable et une bonne ambiance musicale. On s'amuse beaucoup tout en admirant le tour de force de l'enchaînement des costumes et des trucages. Une pièce vraiment sympathique à découvrir.



MUSIQUE

A défaut d’avoir eu le temps de finir une série ou d’avancer des jeux vidéo dans ce mois de fou, je vous propose un petit rattrapage musical (merci à Lorhkan qui me l’a remis en mémoire) : la superbe BO de Kubo et l’armure magique :


Ecrite par Dario Marianelli (un compositeur italien qui écrit une mélodie japonaise pour un film américain, tout va bien !), cette musique, riche comme il se doit en shamisen, fonctionne à merveille avec les images du film que ce soit dans les grandes scènes d’action ou pour celles plus intimistes.







À SUIVRE EN NOVEMBRE

Côté lectures, je suis actuellement à cheval entre le Bifrost hors-série sur la BD de science-fiction (qui donne envie d’aller braquer une bibliothèque spécialisée) et Le sentiment du fer, un recueil de nouvelles de Jean-Philippe Jaworski (c’est évidement superbement écrit). La suite dépendra de la récolte à Nantes.

Côté films
, c’est un peu la Bérézina. J’aimerais rattraper Miss Peregrine et Captain Fantastic avant qu’ils ne disparaissent des écrans (rien de moins sûr), jeter un œil à Docteur Strange et bien sûr il y a les Animaux fantastiques !

Côté séries, j’avance doucement dans Gotham, Orange is the new black et The Big Bang Theory. J’ai commencé Class, le spin-off de Doctor Who mais j’attends d’avoir vu plus de deux épisodes pour me faire un avis (mais on dirait quand même la fusion de Torchwood et de Sarah Jane Adventures !).

Côté jeux vidéo, je crois que je vais jeter l’éponge jusqu’aux prochaines vacances faute de temps ! Surtout qu’il y a un compte rendu des Utopiales à faire d’abord. Le délai qui va s’écouler entre ce billet et le compte rendu devrait d’ailleurs être un bon indicateur de mon état de fatigue, alors voilà un petit teaser en attendant :